Je vais revenir sur cet article « Cuivre ou sans Cuivre ? » pour parler de mon expérience.
Avec des amis, nous sommes en train de reprendre un petit bout de vignes dans le pays nantais et j’aurai sans doute l’occasion d’en reparler. Nos goûts et orientations personnelles nous mènent vers une production bio (et plus si affinité). La question des traitements et donc du cuivre se pose.
Un jeune vigneron du coin que j’avais contacté lorsque je recherchais des vignes, avait été assez virulent contre le « bio » et la dangerosité du cuivre (ou « CU ») pour le sol.
Il a raison pour le cuivre, faut il pour autant pointer du doigt les vignerons bio ?
Je prends l’exemple de notre parcelle. Elle a été traitée en mode conventionnel. Nous avons fait une analyse des sols avant de faire les moindres travaux, elle contient 52 mg de cuivre par kg de terre.
(La teneur moyenne en France serait de 14 mg et 100 mg pour les sols viticoles (source))
Or dans un sol acide comme le nôtre (granitique et limoneux avec un ph de 4.7), l’Inra constate une baisse de la vie microbienne à partir de 30/50 mg car le cuivre se solubilise et pénètre dans les organismes vivants.
Est ce la faute du « bio » ?
Clairement, non
Est-ce la faute du couple de vignerons qui nous a précédé ?
Je ne le pense pas non plus. Le cuivre est utilisé depuis le 19e siècle. On épandait jusqu’à 50 kg de cuivre à l’hectare par an, même dans les années 50 dixit la Revue des Vins de France #630.
Bref le taux de cuivre mesuré dans les sols, vient de pratiques assez anciennes.
Depuis, les produits de synthèse sont arrivés et le cuivre a été moins utilisé car les vignerons ont trouvé avec eux des produits plus performants (moins nocifs????)
Par la dessus, la législation s’en mêle : Fin des années 90, l’Union Européenne limite son usage à 8kg/ha, à 6kg/an en 2006 puis à 4 kg/an (avec lissage) en 2019 ( sous l’influence présumée des lobbys des laboratoires qui voient d’un mauvais oeil qu’on puisse se passer de leurs produits de synthèses…mais c’est une autre histoire).
Maintenant il va s’agir de voir
– comment limiter l’apport de cuivre tout en s’empêcher de recourir à des produits de synthèse
– comment redonner vie au sol pour l’aider à digérer une partie de ce cuivre dans la mesure du possible.
Oui j’ai un gros CUivre…mais je me soigne !
PS
Je précise que le cuivre n’est pas présent dans le vin ou en tout cas à des niveaux dont la dangerosité n’a pas été supposée…tous les traitements ne peuvent pas en dire autant… mais on s’intéressait ici à l’impact sur les sols ( cela concerne la faune, la vie microbienne, les nappes…) ce qui essentiel. Accessoirement cela impacte aussi la qualité des vins (car un sol en forme et bien traité a plus de chance de permettre la production d’un vin de qualité). Bon j’ai un gros CU mais j’ai aussi un gros PS là….
Est-ce que le but est de faire du rendement dans ton cas ? Il faut certainement faire des apports pour « diluer » le cuivre.