Je sors de la lecture du livre « Le goût des pesticides dans le vin »
de Jerome Douzelet et Gilles-Eric Seralini qui m’a été offert à Noel.
Passons sur le comparatif des vins Bios et non bio pour parler un peu des analyses faites en labo en 2017 :
16 couples de vins bio et non bio (des vins issus de vignes voisines, du même millésime) ont été analysés par un labo (avec 250 particules recherchées).
89% des bouteilles de vins conventionnels étaient contaminés par des pesticides (0 en bio) avec une présence moyenne ces pesticides de 292 ppb (microgrammes par litre)
C’est le pesticide nommé « Folpet » qui a été le plus souvent retrouvé, 10 fois sur les 16 échantillons.
Il est assez choquant de lire que les doses acceptables dans l’eau sont de 0.1 pbp.
Cela signifie que les particules liées aux pesticides sont au moins 2920 fois plus présentes dans ces vins que dans l’eau.
A ces doses, l’eau serait impropre à la consommation.
ET il est choquant de constater qu’on ne dit rien.
Les auteurs donnent un début d’explication en évoquant l’agriculture intensive :
« cela correspond à 3 fois moins que la quantité contenue dans une grosse fraise conventionnelle « .
Bref à quoi bon attaquer le vin quand le problème concerne l’agro-alimentaire globalement ?
On peut nuancer : Ces doses repérées dans 89% de ces vins non bios sont 5000 fois au dessous des doses reconnues sans effet par les fiches toxocologiques officielles.
Mais alors qui se trompe : ceux qui définissent les normes concernant l’eau ou les fabricants qui rédigent les fiches toxicologiques ?
J’ai bien sur ma petite idée. Je crois que de nombreux vignerons (et leurs familles) qui souffrent de maladies ont aussi leur idée sur le sujet.
Je m’en réfère aussi aux quantités minimes de produits utilisés en viticulture biodynamique… il faut bien peu de silice ou d’huiles essentielles pour produire des effets. J’imagine qu’il est est de même avec les pesticides.
Le livre prouve aussi autre chose : Ces pesticides ont un goût !
Dans des echantillons d’eau dosés à 95 ppb de Folpet, 7 des vignerons sur 11 participant à une dégustation de pesticides ont su déceler la présence de ce pesticide par le goût (assèchement et amertume).
Pour le Glyphosate, 10 sur 14 l’ont détecté au nez avec un dosage de seulement 10 ppb (ce livre indiquant que ce n’est pas le glyphosate qui est le plus nocif mais les adjuvants qui lui sont associés pour fabriquer le round up).
Donc à des quantités plus faibles ou similaires à ce qu’on trouve dans certains vins, les pesticides ont un goût.
Est-ce normal que les consommateurs ne soient même pas avertis de leur présence ?
Peut-on penser qu’ils ont un goût et pas d’effet sur la santé ?
Faut-il prendre comme référence les normes liées à l’eau ou les fiches toxicologiques ?
J’en reste là avec les questions. Je n’ai pas de connaissances scientifiques permettant d’approfondir le sujet et de questionner les auteurs sur la neutralité de leur expérience (suite a la lecture de ce post par ex.).
A ce stade, je dirais sobrement que cela apporte de l’eau au moulin.
J’ai eu l’occasion de lire ce livre, et il est assez édifiant quant à la pratique de la viticulture. J’espère sincèrement que nous réussirons à garder notre savoir faire sans trop tomber dans l’excès de produit chimique. Je comprends que cela soit une souffrance pour un viticulteur de perdre sa récolte en cas de maladie ou de bestioles venant tout manger, mais il ne faut pas non plus imbiber ses vignes de produit en tout genre. En tout cas, gros respect pour la profession qui n’est clairement pas simple !