Retour de Chinon ou les vignerons avaient envahi la ville…
Ils étaient 60 vignerons ( sur une appellation qui en comptent 200) regroupés sur 3 lieux différents ce samedi dans le centre de Chinon :
– les vignerons de la rive droite et de chinon se sont retrouvés place general de Gaulle face à la statue de Rabelais (Philippe Brocourt, Couly Dutheil, Joguet, Pierre et Bertrand Couly, Dozon, Plouzeau…)
– les vignerons de la rive gauche (Cravant) étaient place de la mairie (Bernard Baudry, Pierre Sourdais, Frederic Hardouin,Pascal Lambert…)
– les vignerons de panzoult et du veron étaient Place Mirabeau mais je n’ai pas eu le temps de les visiter ( DOmaine de la commanderie, Jean Maurice Raffault…)
Premier bilan, une belle homogeneité d’ensemble.
Les différences se font plutot jour entre les millésimes et les types de cuvées.
2005 est l’année de référence mais les bouteilles sont déjà parties.
Vient 2007, une année qui a permis de produire des vins légers, manquants de matière à mon goût, élégants diront d’autres.Ils se goutent très bien.
2004 a été une année décriée, par les vignerons eux mêmes. Les vins ont longtemps été difficiles à boire et donc à vendre. Il sont désormais à point et semblent offrir de belles surprises. On en trouve encore dans pas mal de domaines (chez Couly Dutheil –en vente ici sur VinMalin– et philippe Brocourt entre autres)
2008 est une belle année, assez typique.
2009 est une très belle année qui semblerait être surclassée par 2010.
Petits souvenirs avec mes premiers essais videos
Parlons cuvées et pour dégrossir, on retrouve 2 types de cuvées :
– les vins de soif: des vins legers, fruités, croquants, souple…comme vous voudrez… issus de vignes plantées sur des graviers (bord de vienne), dont le jus de raisin a été tendrement extrait.
Les vignerons présentaient d’ailleurs leur « vin de printemps 2010 » et aucun doute qu’ils donneront du plaisir sur les tables des restaurants avec un gout de « reviens-y » (avec modération bien sur)
– les vins racés sur sols le plus souvent argilo calcaire en coteaux: Ce sont les vins typiques de CHinon qui ont fait sa renommée, construits pour la garde, souvent fermes dans leur jeunesse (Goutez du charles Joguet pour voir !), parfois herbacés.
Quant aux « »trouvailles »
– Pour les vins de soif, les vins de Philippe Brocourt sont une aubaine. Les gravieres 2010 a 4.40€ et les vieilles Vignes 07 (à boire) ou 08 (a garder 1/2ans) a 6€ environ sont un achat plaisir sans risque.
– Pour les Chinon de garde (à l’image de la biennommée cuvée « Ame d’antan » de Patrick Lambert), j’ai été bluffé une fois encore par les vins de Bernard Baudry. C’est racé tout en restant extrêment digeste, outrageusement digeste même. On peut les apprécier assez rapidement mais Les plus belles cuvées du domaine sur 2009 et 2010 sauront se garder 10/15 ans avec bonheur (cout d’achat entre 10/15€)
On n’est pas loin des vins de Philippe Alliet (malheureusement absent)…
– Les valeurs sures sont nombreuses: domaine de la bonneliere (du bio bien maitrisé), Patrick Lambert (en conversion), Pierre Sourdais etc..
– Surprise avec les vins du domaine de l’R qui joue le rôle du gentil clown « nature » (en conversion bio, peu de so2). « Les 5 elements » 2009 sur la réduction au nez comme en bouche et pourtant l’impression qu’il y a là un domaine à surveiller … Un peu d’idées et de surprises cela fait du bien même si certains comme Frederic Hardouin ont payé les pots cassés (avec un vin injustement déclassé en vin de table).
Mais je reviens aussi de ce séjour « ligérien » avec cette image d’une nature épanouie, éclatante de vivacité ( turgescente si j’osais), prête à « débourer » tout ce qui vit, prête à faire pêter les baies de raisin comme les gosiers.
Le bleu éclatant du ciel qui ravive le vert tonitruant de femme nature, le tout bercé par le bruissement de l’eau…hmmm manquaient plus qu’un peu de rouge (domaine de la Chevalerie) et de saucisson – astucieusement trouvés à l’épicerie fine de Villandry (belle adresse!) pour parfaire ce tableau plein de couleurs et de vie.
